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Architectes: Simone Subissati Architects
Superficie: 350,0 m2
Année: 2019
Photographies: Alessandro Magi GalluzziDes prairies luxuriantes entourent la «Border Crossing House», la résidence privée construite par Simone Subissati Architects à Polverigi, dans les collines près d’Ancône, en Italie. Située sur une crête, entre la ville et la campagne, cette maison, traversée par le paysage, s’inscrit dans le territoire, explore le thème de la frontière et recherche de nouvelles formes de perméabilité dans l’espace et le temps. Simone Subissati a été formée à l’école d’architecture florentine et élève de Remo Buti et Gianni Pettena, représentants du mouvement radical. Il a conçu la résidence avec des formes épurées et originales, alliant l’orthographe des constructions rurales traditionnelles et l’expérimentation de diverses expériences architecturales pour créer un projet destiné à faire la différence. Une architecture à l’âme conceptuelle forte, capturée par la réalisatrice Federica Biondi dans le court métrage «Rustico» qu’elle vient de terminer. «Rustico» raconte l’histoire et la poétique de la maison Border Crossing House et explore son luxe unique, qui ne repose pas sur l’opulence et l’ostentation, mais sur l’espace, la liberté et la flexibilité d’utilisation.Le bâtiment rectangulaire, recouvert d’un toit asymétrique à double pente, s’étend d’est en ouest, en étroite relation avec les terres cultivées environnantes. La présence de nombreuses ouvertures, de formes et de fonctions différentes, transforme la maison en une sorte d’appareil qui relie le paysage vallonné à l’espace intime et domestique. La maison Border Crossing conçue par Simone Subissati est l’aboutissement d’une réflexion sur l’espace habité vu comme un seuil: la maison s’appuie sur sa relation avec l’extérieur, conçue comme un territoire étendu à l’extrême du regard. Aucune clôture ne protège la maison du poste frontalier. Il est situé à la périphérie de la ville de Polverigi, où se trouvent les champs cultivés. L’herbe atteint le bord même de la maison, qui n’est entourée que d’une mince chaussée. Une bande d’herbes vivaces décoratives enveloppe idéalement la maison, comme si elle appartenait aux champs (cultivée avec du blé, de l’orge, des féveroles, du tournesol).

Plan RDC

 

«L’idée était de déborder, de briser les frontières, sans suivre les conventions par lesquelles l’espace de vie privé est séparé de l’espace de travail agricole.» Simone Subissati.

Le rez-de-chaussée, dédié au salon, se caractérise par la présence d’un revêtement rouge foncé (le corps principal est en fer peint avec un apprêt antirouille). L’étage supérieur, en plus de loger la zone de couchage, comprend également un grand espace ouvert contenu par un cadre léger recouvert d’une membrane micro-perforée et pré-tendue. Il se distingue par la couleur blanche et s’illumine complètement la nuit. Une grande partie centrale du volume est laissée ouverte au rez-de-chaussée et peut être traversée d’un côté à l’autre. En plus de cette ouverture dans le bâtiment, de grandes sections de l’enceinte métallique se transforment facilement en ouvertures grâce aux fenêtres qui, une fois ouvertes, sont orthogonales à la façade. Cela permet au salon, à la cuisine et au spa d’établir une relation directe avec l’espace extérieur. Grâce à ces appareils, le volume du bâtiment semble presque planer au-dessus du sol. Cette perception est également renforcée par la présence de la piscine, placée perpendiculairement à la maison et entourée d’herbe, rappelant les réservoirs de collecte d’eau utilisés pour l’irrigation.L’étage supérieur est accessible par un escalier en bois avec une structure élémentaire, peint en blanc. De là, on accède à la zone la plus privée de la maison, où les chambres sont hébergées. Pour les pièces, au lieu de simples fenêtres, Subissati conçoit des dispositifs visuels, qu’il appelle des «diaphragmes». Comme au rez-de-chaussée, les fenêtres permettent ici aussi de contempler les deux côtés du paysage. Bien que de très petite taille, ces ouvertures ont été conçues pour créer des effets optiques surprenants. Un jeu de miroirs, agencé pour couvrir complètement les ouvertures latérales des fenêtres, multiplie les vues sur le paysage environnant. Protégé par un simple filet de poulailler, un balcon mène à un espace où se trouvent le jardin d’hiver et un deuxième salon. Cette section du bâtiment est en bois et recouverte d’une membrane micro-perforée qui, pendant la journée, permet à la lumière naturelle de filtrer à l’intérieur de la maison et la nuit, elle transforme le Border Crossing House en une sorte de grande lampe.

La structure du bâtiment est en acier, à l’exception du volume à l’étage supérieur, accueillant l’espace ouvert, en bois lamellé et recouvert de tôles micro-perforées. La partie restante de l’étage supérieur est finie avec un enduit autonettoyant. Les pilastres à partir desquels la structure du rez-de-chaussée prend forme et sur lesquels s’alignent les balançoires des portes et des fenêtres, accueillent également des drains et des conduits de ventilation. Un réseau de collecte des eaux de pluie est connecté aux réservoirs souterrains pour l’alimentation en eau. Le bâtiment répond aux normes bioclimatiques passives, car il permet un gain thermique dans les mois froids et un refroidissement naturel dans les mois chauds, grâce à la ventilation croisée (aucune climatisation n’est fournie) et à l’effet de cheminée.

Cet article a été initialement publié sur Archdaily