A Archipill, nous sommes convaincus que des pratiques architecturales aux antipodes des réalités tunisiennes restent toujours une source pertinente d’inspiration, notamment pour les jeunes architectes. C’est pour cela que nous avons décidé de vous parler de l’agence Preliminary Research Office.
Dirigé par Chloé Brunner, Dingliang Yang et Yaohua Wang, l’agence d’architecture Preliminary Research Office s’est fait remarquer ces dernières années comme l’une des agences les plus prometteuses, en tirant parti des approches contemporaines, des techniques innovantes et des schémas de conception puissants pour repousser constamment les limites de ce qu’une jeune structure peut réaliser aujourd’hui dans un contexte de plus en plus concurrentiel.
Dans cette interview, initialement publiée sur Archinect avec deux des fondateurs de l’agence, Chloé Brunner et Yaohua Wang, évoquent les origines de leur collaboration, leur approche de travail unique, ainsi que leur point de vue sur la pratique de l’architecture à travers la théorie, les bâtiments, et maquettes.
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Depuis quand date votre collaboration?
Nous avons fondé notre studio à New York en 2015 et sommes à Los Angeles depuis 2016.
D’où viennent le nom et la philosophie de votre agence?
Au moment où nous étions sur le point de commencer notre collaboration, nous avons senti le besoin de réinitialiser nos concepts, de commencer avec une feuille blanche. Le nom de notre agence nous le rappelle. Être préliminaire, pour nous, c’est remettre en question les bases et construire une fondation pour nous-mêmes. En même temps, le nom implique également le désir d’être «pro» dans quelque chose. À ce stade, nous ne savons pas exactement à quoi nous serons «pro», mais la seule façon pour nous d’y arriver est d’être “préliminaire” d’abord.
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Qu’est-ce qui vous a poussé à créer votre agence?
C’est probablement un rêve partagé pour tous les architectes d’avoir leurs propres agences. Nous avons pensé que si c’est ce que nous voulions faire, nous devrions le faire assez tôt après notre sortie d’université, pour nous permettre de faire des erreurs et alors que nous ne sommes pas encore traités trop sérieusement. Pour nous, ne pas être traités trop sérieusement est une chance qui nous donne la possibilité de nous émerveiller et de progresser.
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Quels sont les autres architectes qui vous inspirent?
Cela dépend de comment nous nous sentons ce jour-là. Si nous nous sentons paresseux, nous regardons First Office. Si nous nous sentons optimistes, nous nous tournons vers OMA. Si nous pensons que le projet en cours ne fonctionne pas, nous obtenons une dose d’inspiration de Preston Scott Cohen. Si nous nous sentons seuls, nous trouvons du courage chez Wes Jones. Et la liste est longue … Plus récemment, nous nous sommes sentis inspirés lorsque nous avons examiné de jeunes pratiques suisses comme Angela Deuber, Lütjens Padmanabhan et Raphael Zuber.
À quoi ressemblaient la première année de votre vie professionnelle?
Au cours des 365 premiers jours, nous avons installé notre agence et travaillé sur deux projets. L’un était un pont reliant deux gratte-ciel à une hauteur de 100 mètres, l’autre était un complexe commercial, situé dans un contexte urbain historique dans le sud de la Chine. Les deux projets ont commencé avec les clients, de l’excitation et de l’espoir, et se sont tous deux terminés par l’épuisement, des tas de dessins non réalisés et des leçons apprises. Ce fut une expérience intense avec un sentiment constant de manque de contrôle sur le processus. Par exemple, nous n’avons eu qu’un mois et demi pour le développement de la conception de la composante commerciale du projet, qui comprenait des bureaux, des commerces et un hôtel. Au cours de cette période, le projet a changé huit fois, chaque jour, notre conception était en train d’évoluer, nous devions tenir des délais serrés et prendre en compte les différents groupes d’intérêt associés au projet. Ensuite, il y a eu la collaboration avec l’architecte local pour les documents de construction, rendue possible grâce à des conférences Skype toujours houleuses. Ensuite, le développement a été suspendu en raison d’un différend sur les droits de location de terrain entre le développeur et le gouvernement local. Cette première année était une transition en douceur de la vie académique à la vie professionnelle. Nous avions beaucoup d’énergie lorsque nous avons terminé nos études, donc nous sommes heureux de l’avoir dépensé à apprendre. 
L’équipe Archipill