Yona Friedman, l’un des penseurs prospectifs les plus marquant dans l’histoire de l’urbanisme contemporain vient de nous quitter, le Vendredi 21 Février, à l’âge de 96 ans. Architecte, anthropologue, écrivain et artiste, Yona Friedman a dédié sa vie à l’exploration de la dimension sociale dans la ville.L’Homme occupe, pour lui, le centre de toute préoccupation et possède l’ultime choix de décider sa manière de vie. Cette approche humaniste sous-tend une audacieuse prise de position en faveur de l’usager. L’architecture, selon Friedman, devrait démontrer cette capacité évolutive de s’adapter, au fil du temps, aux besoins des occupants grâce à son ossature variable.C’est ainsi qu’il avait instauré et théorisé les fameux principes de l’architecture mobile participative. Les mondes modulables de la « Ville Spatiale » transformables à volonté par l’habitant continueront à nourrir l’imaginaire des nouvelles générations d’architectes. Ses maquettes seront toujours une source d’inspiration inépuisable pour les artistes et ses dessins, des codes référentiels aussi simples que innovants.
La dimension utopique et expérimentale de son architecture, vivante et qui sert les vivants, a permis de redonner de l’autonomie à l’individu qui se libère de la densité urbaine et de l’impératif de proximité. Ses travaux s’inscrivent dans la lignée de la recherche des éventuelles manifestations de l’auto-planification et des possibles spatialités pouvant être inventées par la population. Cette marge de liberté sur laquelle repose son approche sera elle-même le secret derrière l’inusabilité de son héritage.
Wiem Alimi