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Initialement conçue pour accueillir les concubines du Bey, l’actuelle Dar Fifine a fait l’objet d’une rénovation qui n’est pas passée inaperçue, signée par l’architecte tuniso-italien, Claude Impellizzeri. Archipill a rencontré cet architecte amoureux de patrimoine qui nous livre son regard sur l’architecture et sur la Tunisie.

Le Projet

D’une superficie totale de 280m2, Dar Fifine est située à proximité de “Kobbet Lahwa” à la Marsa. Rachetée par la sœur de l’architecte, voilà quelques années, cette villa était dans un état de délabrement complet, au point que certains éléments architectoniques, comme les merlans ou certaines arcades étaient noyées dans la maçonnerie plus récente.

Attaché à cet endroit et à son pays natal, l’architecte Claude Impellizzeri a entamé des travaux de rénovation, en s’appuyant sur sa longue expérience internationale et sur ses différentes influences, venant des deux rives de la Méditerranée.

Cette rénovation s’est appuyée sur certains éléments anciens tout en s’autorisant des réaménagements plus libres et en récupérant d’anciennes composantes pour leur donner une nouvelle vie.

La villa comprend plusieurs moments d’architecture, des séquences qui ponctuent le parcours : la terrasse donnant directement sur la plage, l’entrée abritant un escalier monumental qui a été prolongé par des marches métalliques, une sorte d’émanation contemporaine, mais également le patio organisant l’ensemble des pièces et profitant d’une double hauteur. 

L’architecte mélange les styles avec brio et chaque objet renferme une histoire unique : portes récupérées dans un souk pour en faire des rangements muraux, tableaux datant du début du siècle passé ou encore des volets en bois servant de coffrage pour la dalle. L’architecte a aussi  intégré dans cette villa son nouveau projet familial de papier peint, haut de gamme et sur mesure, véritables tableaux décoratifs mêlant motifs et paysages d’inspiration diverses.

L’ensemble du projet reste cohérent et représente un parfait exemple de cette architecture sensuelle, simple, blanche et sensible qu’est l’architecture méditerranéenne où chaque élément vient apporter de la profondeur au tout. Il est également une preuve certaine que la valorisation du patrimoine peut se faire à une échelle modeste et en collaboration avec des artisans locaux, même si   » tout n’a pas été facile », comme le dit Claude Impellizzeri.

L’Architecte

Né en Tunisie en 1955 de parents Italiens, le lien qu’entretient l’architecte avec la Tunisie remonte à très loin. “Du côté maternel, la présence de ma famille en Tunisie remonte au 17ème siècle”, nous confie-t-il. Claude Impellizzeri a ensuite étudié l’architecture à Turin avant de s’installer à son compte et d’enchaîner les expériences et les projets notamment en Afrique. Ayant longtemps travaillé sur la question du patrimoine et ayant beaucoup voyagé, il partage avec nous son sentiment sur l’héritage architectural tunisien :  » la Tunisie dispose d’un patrimoine architectural unique, je dis bien unique. Ce mélange des influences ne se retrouve nulle part ailleurs en Méditerranée. »

Quant à la place réservée au patrimoine en Tunisie et à l’absence de lois à la hauteur des enjeux en présence, l’architecte nous rassure:  » en Italie, il a fallu beaucoup de temps pour promulguer des lois instaurant la préservation du patrimoine et contribuant à une réelle prise de conscience. »

Cet architecte est un homme simple, passionné et accueillant, mêlant à la fois savoir-faire et modestie, à l’image de la belle réalisation qu’il vient d’accomplir.

Planche de croquis de l’architecte Claude Impellizzeri pendant le chantier

L’équipe Archipill