Qu’est ce qui nous rend heureux? Comment perçoit-on le bonheur?
Souvent, la réponse se rapporte à des moyens matériels ou certaines situations socioéconomiques…et si c’était relatif à ce qu’on juge par notre subconscient sous l’effet de la proportion, de la couleur ou de la matière!
Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse fait le tour de la question à travers son livre intitulé « l’Architecture du bonheur », aux éditions « Le livre de poche ». Le livre parcourt l’histoire de l’architecture à la compréhension de la psychologie de l’être humain dans l’espace bâti. En effet, du classicisme au post-modernisme, l’écrivain décortique les codes des styles architecturaux pour définir et analyser un rapport qui s’avère complexe entre l’espace architectural et son usager, un rapport de réciprocité qui dépasse de loin l’appréciation visuelle ou plastique.
« Qualifier de « belle » une œuvre architecturale ou de design, c’est reconnaître en elle une expression de valeurs essentielles à notre épanouissement, une incarnation de nos idéaux personnels dans un support matériel. »
L’écrivain s’attarde sur la notion du « beau » en architecture. Il bouleverse les référentiels par un raisonnement contradictoire qui considère les édifices comme générateurs ou non de bien-être, un miroir de ce que l’on voudrait être dans un contexte toujours en évolution. Il note alors une faille entre la conception de l’objet architectural et sa réception par l’usager et soulève parfois l’inefficacité de certains exercices dont l’exemple le plus marquant est la villa
Savoye de Le Corbusier. Le livre s’intéresse à une nouvelle lecture du produit architectural afin de le décharger de sa forme esthétique et le démocratiser par son impact socioculturel. Il ne manque pas de rappeler, aussi, les vertus des bâtiments dans une lecture psycho spatiale.
En somme, « L’Architecture du bonheur » est un livre qui s’invite à tes yeux pour stimuler ta réflexion autour de l’acte de bâtir et te pousser à te remettre en question dans ta pratique professionnelle en tant qu’Architecte.
Fatma Kobbi